Le conseil d’administration du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) a effectué, du 10 au 17 Avril 2021, une mission d’évaluation et d’inspection des projets financés dans le Kongo Central dans le cadre de son plan triennal 2018- 2020. Conduite par le président du conseil d’administration Isidore Kabwe Mwehu Longo, cette mission avait pour objectif de constater la mise en œuvre effective des projets financés par le FPI et relever les difficultés majeures rencontrées pour leur opérationnalisation.
Loin d’être une routine, ce déplacement est un exercice indispensable pour assurer le contrôle dans le financement des projets au sein du FPI.
La délégation s’est rendue dans la ville portuaire de Boma où deux projets de grande envergure avaient été financés, à savoir : l’appui interinstitutionnel à la Congolaise des voies Maritimes (CVM) pour l’acquisition d’une drague et le projet Triomf pour la production des engrais chimiques.
Civilité et explication de la mission par Kabwe Mwehu
Première étape à Matadi, la présentation des civilités à l’autorité provinciale représentée par le Vice-Gouverneur Justin Luemba. Le Président du Conseil d’Administration l’informe des raisons de cette mission qui se résument par le devoir de redevabilité au terme de l’examen de l’état d’exécution du plan Triennal 2018-2021 : « Lorsque la demande de financement dépasse le seuil de 1 million de dollars, ce projet doit passer par le Conseil d’administration pour être approuvé et c’est donc cette catégorie des projets que nous sommes venus évaluer ici au Kongo Central », explique le Président Kabwe qui poursuit : « Lorsque je dis évaluer, vous devrez comprendre par là qu’il est de notre devoir de nous enquérir de l’utilisation réelle des fonds débloqués par le FPI ».
Kitebi explique l’importance des financements du FPI
De son côté, le Directeur Général du FPI, Patrice Kitebi ici en sa qualité d’Administrateur, est revenu sur les perspectives du FPI pour la province du Kongo Central : « Le Kongo central est une province qui a énormément de potentialités. Une bonne partie de l’industrie de transformation existe ici au Kongo central : des cimenteries, une usine de production du sucre, le barrage d’Inga et même la farine est produite ici localement. La question est : comment nous faisons pour transformer davantage les productions du secteur agricole »
Et de poursuivre encore : « Financer le secteur agricole pour accroitre la productivité, l’emploi et les revenues au niveau de paysans et des producteurs parce qu’on veut aller aussi vers les fermes d’une certaine taille sans rester à gratter un demi hectare et espérer qu’on peut faire concurrence au riz importé de Thaïlande ou de l’huile de palme de Malaisie. Il faut changer la structure, nous travaillons sur ça ».
Patrice Kitebi insiste : « Il y a énormément des choses qu’on peut faire ici au Kongo central. Mais l’initiative de manière générale, doit venir des investisseurs locaux qui auraient de besoins. Nous avons la direction provinciale ici. Nous avons instruit la direction provinciale à lancer une vaste campagne de communication pour expliquer ce que nous pouvons faire pour les opérateurs économiques du Kongo central dans le domaine de l’agriculture, de la transformation des produits agricoles. Le FPI est là, en tant qu’instrument de politique de financement de l’industrie et du secteur agricole du gouvernement ».
A Boma, direction Triomf
Après les civilités, direction Boma. Ici, la première évaluation porte sur le projet Triomf censé produire localement 120 mille tonnes d’engrais d’ici 2025. En projection, le Projet Triomf devra acquérir une deuxième ligne de production pour atteindre, à l’horizon 2030, une production locale annuelle de 500 mille tonnes d’engrais et autres fertilisants.
Le FPI a financé le projet en le dotant d’un fonds de roulement au démarrage de l’usine. Le Directeur Général adjoint de Triomf RDC, Lukaya Makayi Wonga, qui a fait visiter cet impressionnant investissement à la délégation du FPI, a déclaré que l’usine fait face à un manque d’entrée en exploitation régulière des matières premières en quantité suffisante pour produire les engrais chimiques. Le constat fait par le conseil d’administration est que le projet est réalisé mais il est buté aujourd’hui à une difficulté majeure de production.
Et afin de le redynamiser puisqu’étant un maillon important de la chaine de valeur des producteurs agricoles d’intrants industriels en vue d’accroitre leurs productivités, le conseil d’administration du FPI a suggéré aux gestionnaires du projet de songer à la restructuration de la gouvernance, qui comprend entre autres l’actionnariat et sa recapitalisation.
La drague de la CVM impressionne par son rendement
Un autre projet évalué : la drague par la CVM. Cet imposant bâtiment marin, acquis grâce à un appui financier du FPI, est opérationnel depuis le mois de mars 2021. La drague baptisée « Félix Antoine Tshisekedi » assure efficacement le balisage et l’entretien du bief maritime du fleuve Congo.
Conduite à son bord par le management de la CVM représentée par son Président du Conseil d’Administration, Madame Marie-Madeleine Mienze, et de son Directeur Général, Madame Christine Tusse Dahumbo ; la délégation du FPI a vu la drague en manœuvre. Son opérationnalisation est un motif de satisfaction pour le conseil d’administration du FPI qui a financé son acquisition sur base d’un crédit remboursable à l’ordre de 66 pourcents de son prix d’achat.
Isidore Kabwe Mwehu Longo n’a pas caché sa satisfaction de constater que cet appui financier du FPI contribue à l’amélioration de l’utilisation du bief maritime du fleuve Congo par les navires de haute mer à destination de la RDC au profit de tous les opérateurs publics et privés œuvrant dans le domaine du commerce extérieure.
« Nous avons effectué des visites d’évaluation de certains projets que nous avons aussi financés avec beaucoup d’argent plus que vous, mais nous n’avons reçu que des explications. Mais en si peu de temps nous avons aimé ce qui est fait ici. Au nom du conseil d’administration de la direction générale, nous sommes très contents du rendement de ce projet », a-t-il déclaré à l’intention de la haute direction de la CVM.
Le satisfecit de kitebi
Le Directeur Général du FPI Patrice Kitebi a, quant à lui, salué la capacité managériale du Conseil d’administration de la CVM qui fournit déjà d’énormes efforts pour rembourser le crédit du FPI.
« Ce projet a été financé dans le cadre d’une instruction du Gouvernement et dans le respect des règles qui prévalent pour la mise en place des financements du Fonds de Promotion de l’Industrie. Nous sommes fiers aujourd’hui de constater que non seulement la drague est là et fait en un jour ce qui était fait en un mois », s’est aussi réjoui Kitebi avant de poursuivre : « Au-delà de ça, nous félicitons la CVM parce qu’en peu de temps seulement vous avez commencé à rembourser le prêt. Cela nous permet de maintenir le cycle de financement. En finançant une telle unité, le FPI a fait un appui à l’économie et au secteur industriel du pays ».
Au nom du personnel de la CVM, le président de la délégation syndicale a, lui aussi, salué ce partenariat CVM-FPI.
Le renforcement de la capacité de dragage dans la région divagante du bief maritime du fleuve Congo renforce la compétitivité des ports maritimes de Boma et de Matadi vis-à-vis des ports des pays voisins. Aussi, cette nouvelle capacité vient réduire sensiblement les intermédiaires de transport et d’entreposages pour les importateurs et exportateurs.
L’importance de la drague de la CVM pour toute la République
Il faut rappeler que cette drague est une unité d’appui logistique à l’ensemble de l’économie du pays. Près de 80% du commerce extérieur passe par les deux ports de Boma et Matadi. Et le problème du dragage et de l’entretien du bief maritime du Fleuve Congo était un réel casse-tête.
Preuve palpable de cette réalité, une ancienne drague de la CVM qui a servi de vedette pour le transport de la délégation mixte a échoué sur un banc de sable. Un moment de frisson certes pour les missionnaires du FPI mais, une réalité du quotidien pour ceux de la CVM. Il a fallu des interventions idoines et improvisées pour que la délégation rejoigne le quai au chantier naval de la CVM.
Ledya et Mbuela Lodje ont aussi bénéficié de l’appui du FPI
Le séjour du Conseil d’administration du FPI dans le Kongo Central a aussi été l’occasion pour visiter deux autres projets financés dans le secteur de l’Industrie touristique et hôtelière. Il s’agit d’abord de Ledya Sarl financé pour son extension. Grace au financement du FPI, l’hôtel Ledya a pu mettre à la disposition de la clientèle un nouveau bâtiment hôtelier comprenant 46 chambres, 8 studios, 4 appartements et 8 suites. Le projet est réalisé dans sa grande partie des prévisions retenues. Il est déjà en exploitation malgré les difficultés conjoncturelles rencontrées, notamment le choc de la pandémie due à la Covid19.
Un autre financement du FPI dans ce secteur, c’est le projet Kelton mieux connu comme le site « Mbuela Lodge » dans le territoire de Kisantu à 104 Kilomètres de la capitale Kinshasa. Le financement du FPI a servi à l’extension des activités touristiques et la production d’une huilerie ainsi que d’une savonnerie. Ce projet aussi est réalisé à 100 % des prévisions dans son volet industrie hôtelière.
Par contre, le Conseil d’administration a constaté que les fonds prévus pour la mise en place de l’huilerie et de la savonnerie ont été intégralement affectés à la réalisation du premier volet.
Les « canards boiteux » également visités
Quelques autres projets financés par le FPI dans cette partie du pays, plus précisément dans la ville de Matadi depuis des années mais dont les impacts attendus ne sont pas encore atteints, ont aussi été visités. C’est le cas des projets AGEMIL et GECOTRANS qui devraient être des ports secs devant désengorger le port de Matadi.
Avant de regagner la capitale Kinshasa, la délégation du Conseil d’administration a aussi procédé à l’inspection de la Direction Provinciale du FPI à Matadi ainsi que ses composantes à savoir ; l’agence de Boma et l’antenne de Kimpese. A tous les agents et cadres du Kongo central, le Conseil d’administration à rappeler l’observance des principes fondamentaux du FPI qui sont : la participation, la responsabilité et la Redevabilité. Le PRR.
JEK (Avec FPI)